Phare de Petit Fort Philippe (Gravelines)

Présentation générale

Le phare de Gravelines, situé au nord de la commune dans un secteur urbain dense et balnéaire, mesure 29 mètres de haut. Construit en brique et pierre avec un enduit en béton, il se compose de la maison carrée du gardien et d’une tour circulaire supportant la lanterne coiffée d’un dôme.

Au fil du temps, son architecture a évolué. Dans la seconde moitié du XXᵉ siècle, l’ajout de volets roulants a altéré son esthétique. De plus, la moitié des baies du fût sont aujourd’hui murées, alors que les archives indiquent qu’elles étaient initialement ouvertes. Le plan d’archive du rez-de-chaussée révèle également un compartimentage différent de l’aménagement intérieur actuel.

Etude de diagnostic

Le Phare de Gravelines présentait divers désordres nécessitant une restauration approfondie pour retrouver son état d’origine. Les façades souffraient d’un important écaillage des enduits et des peintures, avec environ 25 % de la surface nécessitant des reprises. Des éléments ajoutés tardivement, comme des volets roulants en plastique et des câblages inadaptés, altéraient l’authenticité de l’édifice. Les portes d’entrée, inappropriées, devaient être remplacées par des modèles en bois noir fidèles à l’architecture d’origine.

L’humidité intérieure était aggravée par le murage de certaines baies, empêchant une ventilation efficace. Leur réouverture et l’installation de châssis en acier ont permis d’améliorer cet aspect, tandis qu’un grillage anti-volatiles a été ajouté pour limiter les nuisances causées par les pigeons. Le fût en béton présentait également des fissures, nécessitant un colmatage avant remise en peinture.

Le belvédère était fortement dégradé par l’oxydation. Son garde-corps, non conforme aux normes de sécurité, a été remplacé par une structure en acier galvanisé thermolaqué, respectant le design d’origine. La porte métallique et la structure des vitres, elles aussi affectées par la corrosion, ont été restaurées et repeintes en noir. Enfin, les vitres fissurées ont été remplacées par un verre non réfléchissant, mettant en valeur la lentille de Fresnel.

Conception de projet

Extérieur

Le projet de restauration du phare de Gravelines vise à supprimer les ajouts récents qui altèrent son apparence, comme les volets roulants en plastique, les câblages obsolètes et les spots lumineux. Les façades présentent des dégradations et nécessitent une restauration avec un enduit identique à l’original. La peinture est refaite en blanc pour la partie supérieure et en gris pour le soubassement. De nouvelles portes en bois noir avec impostes vitrées blanches remplacent les actuelles, en respectant les modénatures d’origine.

Les châssis existants sont rénovés et repeints en blanc perlé, et des volets en bois assortis sont ajoutés là où l’espace le permet. Les baies murées du fût sont rouvertes et équipées de châssis en acier gris anthracite avec un grillage anti-pigeons et un ruban LED qui éclaire le phare.

Le béton du fût est restauré après décapage de l’ancienne peinture. Le garde-corps du belvédère, très oxydé et non conforme aux normes de sécurité, est remplacé par un modèle en acier galvanisé noir, plus sécurisé. La porte métallique et les vitres fissurées sont rénovées, et un verre non réfléchissant remplace l’actuel pour rendre la lentille de Fresnel visible.

Une dérogation pour l’accessibilité PMR est demandée, mais des mains courantes et une rampe amovible améliorent l’accès au rez-de-chaussée. Le belvédère, accessible uniquement par un escalier, devient virtuellement visitable grâce à des tablettes retransmettant une vue à 360°.

Intérieur

Le service Culture et Patrimoine de la Ville de Gravelines modernise les espaces d’exposition du rez-de-chaussée du phare en mettant aux normes les équipements techniques et fonctionnels. Seuls le rez-de-chaussée, le belvédère et une partie de la cave sont accessibles aux visiteurs. Classé en établissement de type Y de 5ᵉ catégorie, le phare peut accueillir jusqu’à 35 personnes : 30 au rez-de-chaussée et 5 au belvédère, accompagnés d’un membre du personnel, conformément au rapport de la Commission Communale de Sécurité du 29 mai 2018.

Le rez-de-chaussée comprend huit espaces : le hall d’entrée principal, l’accueil, le bureau du gardien, les sanitaires et la chambre, le hall secondaire, le local technique, la salle de bain et la cuisine. La partie ouest possède une valeur patrimoniale plus forte, notamment le hall d’entrée principal avec ses décors et sa perspective accélérée. Une porte vitrée ajoutée ultérieurement interrompt cette perspective et semble ne pas être d’origine.

D’autres espaces, comme l’accueil, la cuisine, le bureau et la salle de bain, conservent des éléments patrimoniaux tels que le carrelage, certains équipements et les châssis des fenêtres, et sont donc préservés. À l’inverse, les espaces est, incluant les sanitaires, la chambre et le hall secondaire, ont moins de valeur patrimoniale. Le projet réorganise ces zones pour améliorer la circulation, intégrer un nouveau sanitaire, un local technique et un espace d’exposition.

Réalisation des travaux

Notice historique

Le phare a été construit entre 1837 et 1841 selon les plans de Charles Cuel (Ingénieur en chef des ponts et chaussées et Ingénieur en chef des ports maritimes et du département du Nord). Ce dernier a pris comme modèle le phare de Cayeux
(Sommes) construit en 1935 et aujourd’hui détruit. Le 1er mai 1843, le phare émet ses premiers éclats diffusés par une lentille de Fresnel. En 1931, une spirale noire fut sur fond blanc fut peinte permettant ainsi de le rendre davantage
visible de jour puisqu’au départ, le fut était seulement enduit en blanc. En 1938, le phare fut électrifié. Au cours de la Seconde guerre mondiale, la tour a subi les outrages de la guerre. Celle-ci fut décapitée et criblée de trous. La tour fut ensuite consolidée par un banchage de béton puis repeinte en 1949. Le phare fut actif jusqu’en 1979. En 1985, le dernier gardien Maurice Bienaimé prit sa retraite laissant derrière lui « son coin de paradis ». En 2004, la ville de Gravelines fit l’acquisition du phare et de la maison des gardiens.

Dès lors, le monument fut ouvert au public. Ainsi, une exposition permanente dans l’ancien logement du gardien, au pied de la tour, retrace l’histoire des activités maritimes et la vie des gardiens qui ont séjourné au phare de 1843 à 1985.

Par ailleurs des ateliers à destination des scolaires et des centres aérés s’y pratiquent faisant découvrir aux enfant la fonction d’un phare, le travail du gardien et de sa vie quotidienne. Six ans plus tard, ce dernier est inscrit au titre des Monuments historiques.

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