Eglise Saint-Erasme (Bonifacio)
Présentation générale

L’atelier ARC a été mandaté pour une mission de maîtirse d’oeuvre complète autour de l’église Saint-Érasme et de ses abords, au cœur du quartier de la Marine à Bonifacio.
L’intervention a débuté par une étude de diagnostic sanitaire du bâti et de la place, permettant d’identifier les désordres et d’établir les prescriptions de restauration. Celle-ci a ensuite conduit à une mission de maîtrise d’œuvre, englobant la restauration de l’église elle-même ainsi que la requalification des espaces publics immédiats.
L’objectif était double : assurer la conservation pérenne du monument et redonner toute sa cohérence urbaine et architecturale à la place Saint-Érasme, lieu emblématique de la vie maritime et communautaire de Bonifacio.
Etude de diagnostic
L’étude menée par L’atelier ARC en août 2023 avait mis en évidence plusieurs désordres structurels et sanitaires nécessitant une intervention.
La toiture présentait d’importants problèmes d’évacuation des eaux pluviales : absence de gouttières, stagnations favorisant la végétation, développement de mousses et infiltrations dans les maçonneries. Ces pathologies se traduisaient par des traces d’humidité visibles sur les façades enduites ainsi que sur les murs et plafonds intérieurs.
Aux abords de l’église, l’imperméabilisation des sols par des revêtements en béton et des bacs à plantes accentuait la rétention d’eau, entraînant des remontées capillaires dans les murs.
Le porche d’entrée et le préau se trouvaient également en mauvais état de conservation, avec fissurations et infiltrations récurrentes.
À l’intérieur, l’humidité avait fragilisé certains sols, notamment dans l’allée centrale, où les carreaux endommagés témoignaient de désordres liés à la présence d’un tapis conservant l’humidité.








Conception de projet
Le projet de restauration a visé à redonner à l’église Saint-Érasme toute sa lisibilité architecturale, tout en améliorant ses conditions d’usage et de conservation.
La toiture a été entièrement reprise à l’identique, avec l’ajout de gouttières et descentes d’eau pluviale reliées au réseau communal, afin de remédier aux infiltrations. Aux abords, les revêtements bétonnés et bacs à fleurs ont été supprimés au profit d’une ricciata drainante en pied de façade, permettant une meilleure gestion de l’humidité.
Cette intervention a offert l’opportunité de rendre l’église accessible aux personnes à mobilité réduite : une nouvelle rampe intégrée à la montée Rastello permet désormais d’accéder à l’entrée latérale, restaurée et réhabilitée pour cet usage.
Les façades ont fait l’objet d’un nettoyage général et d’une reprise ponctuelle des enduits, complétés d’un badigeon ocré en harmonie avec le style néo-byzantin. La polychromie de la façade a été réaffirmée, et la baie murée du transept a été rouverte pour restituer la lumière d’origine.
Le porche d’entrée, en mauvais état, a laissé place à un nouveau fronton inspiré de l’état de référence, tandis que l’entrée principale a été rétablie dans son axe originel, offrant à nouveau une perspective directe vers le chœur. À l’intérieur, un nouveau dallage en pierre naturelle redéfinit l’allée centrale et met en valeur la spatialité de la nef.
Enfin, des interventions ciblées ont assuré la pérennité et la mise en valeur du chœur : enduits restitués pour retrouver la symétrie, chaulage de la voûte en cul-de-four, traitement des coupoles et réfection des menuiseries et lambris dans des teintes claires. Une modernisation des installations électriques et de l’éclairage est venue parachever la restauration, renforçant la luminosité et l’atmosphère intérieure de l’église.
Réalisation des travaux













Notice historique

Édifiée au XIIIᵉ siècle dans le quartier de la Marine, l’église Saint-Erasme doit son nom au saint patron des pêcheurs, très vénéré par la confrérie locale qui y organise encore aujourd’hui processions et célébrations.
D’abord église succursale de Sainte-Marie-Majeure, elle fut érigée en paroisse en 1836. Au fil du temps, elle a connu plusieurs transformations : agrandissement du chœur, ajout d’une abside, puis, en 1936, l’abbé Bernard Maestroni lui a donné son visage actuel avec deux coupoles néo-byzantines, des bas-côtés et un perron monumental.
À la croisée des influences médiévales et méditerranéennes, l’église Saint-Erasme constitue aujourd’hui un témoin singulier du patrimoine religieux bonifacien et un lieu d’attachement fort pour la communauté maritime.