Chapelle Sainte Brigide (Fosses-la-Ville)

Présentation générale

L’atelier ARC a assuré la maîtrise d’œuvre complète de la restauration de la chapelle Sainte-Brigide, à Fosses-la-Ville, édifice classé au patrimoine et marqué par une histoire architecturale complexe, fruit de nombreuses transformations au fil des siècles.

La mission a porté sur la stabilisation structurelle de l’édifice, affecté par des désordres liés à l’humidité et aux altérations successives de sa structure, ainsi que sur la restauration de ses éléments remarquables : les vitraux anciens, datés des XVIIe et XIXe siècles, la tourelle eucharistique monolithique et divers éléments liturgiques intérieurs, dont un corps de cheminée en stuc.

Le projet a été mené par une équipe pluridisciplinaire composée d’un architecte du patrimoine, d’un ingénieur en stabilité et d’une conservatrice spécialisée en vitraux. Il s’est appuyé sur une étude complète comprenant un relevé précis de l’édifice, un diagnostic sanitaire, la conception du projet et le suivi du chantier. Les interventions ont permis de rendre à la chapelle sa stabilité, tout en respectant son identité patrimoniale et ses spécificités stylistiques.

Etude de diagnostic

Avant l’ouverture du chantier, un diagnostic complet a permis d’identifier les principales altérations affectant la chapelle Sainte-Brigide, tant sur le plan structurel que sur les éléments patrimoniaux comme les vitraux.

Le relevé des pathologies a mis en évidence un ensemble de désordres caractéristiques des édifices anciens. Le bâti souffrait notamment d’une dégradation généralisée des joints de maçonnerie, de problèmes d’humidité récurrents en pied de murs et de désordres liés à l’oxydation de certains éléments métalliques. Des fissures ponctuelles, des désalignements et une vétusté avancée des couvertures ont également été relevés, compromettant l’étanchéité de l’édifice et favorisant les infiltrations.

Le diagnostic a également mis en évidence de nombreux désordres affectant les vitraux : pièces de verre cassées ou manquantes, mises sous plomb dégradées, fissures dans les encadrements, et coulures de rouille dues à l’oxydation des grilles de protection. Certains appuis en pierre présentaient des éclatements inquiétants, aggravés par l’utilisation inadaptée de ciment pour reboucher les joints.

Ce diagnostic a constitué une base essentielle pour l’élaboration du projet de restauration, permettant d’orienter les interventions vers la stabilisation de l’édifice, la résolution des problèmes d’humidité, et la conservation durable de ses éléments patrimoniaux.

Conception de projet

Dans le prolongement du diagnostic, l’intervention s’est inscrite dans une démarche globale de restauration de la chapelle Sainte-Brigide, visant à assurer la conservation de l’édifice et la mise en valeur de ses qualités architecturales.

Le projet a porté sur la restauration complète de l’enveloppe extérieure — façades, menuiseries, couverture — ainsi que sur la réfection des espaces intérieurs. Les maçonneries extérieures ont fait l’objet d’un nettoyage minutieux, complété par des réparations et des remplacements localisés des pierres dégradées. Les menuiseries ont été restaurées ou remplacées à l’identique selon leur état de conservation.

La couverture en ardoises a été entièrement reprise, et un système de collecte et d’évacuation des eaux pluviales a été mis en place, avec un raccordement au réseau public. À l’intérieur, les enduits ont été repris et les éléments de charpente consolidés ponctuellement.

L’ensemble des travaux a été conduit dans le respect des caractéristiques historiques et architecturales de l’édifice, dans une logique de cohérence avec les interventions précédemment réalisées.

Réalisation des travaux

Notice historique

La Chapelle Sainte-Brigide se situe sur une colline dominant la ville de Fosses-la-Ville, dans la province de Namur. Elle trouve ses origines au VIIe siècle, lorsqu’un ermitage en bois fut établi par des moines irlandais, compagnons de saint Feuillen, introduisant ainsi le culte de sainte Brigide dans la région.

Ce premier édifice en bois fut remplacé par une chapelle en pierre vers la fin du premier millénaire, puis par une construction de style roman au XIIe siècle. Cette dernière fut détruite par des protestants en 1568. C’est au chanoine Gilles Tabolet, doyen du chapitre de la collégiale de Fosses, que l’on doit la construction de l’église actuelle, de tradition gothique, en 1659.

Le sanctuaire est caractérisé par sa tour trapue de trois niveaux. Dans un intérieur faiblement éclairé, on trouve deux statues de sainte Brigide du XVIIe et du XVIIIe siècle. Des vestiges de la chapelle romane sont visibles à l’intérieur de la tour. Dans la nef se trouve un monolithe calcaire de 2 m 30 de hauteur ; il s’agit d’une tourelle eucharistique de style gothique datant du XVe siècle. La chapelle a été classée comme monument le 14 juin 1951.

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